Olivier Jacquet
Mon premier métier consiste à créer des décors de films, de publicités, à désigner des séries et des scénographies d’exposition. En partant des idées théoriques ou descriptives contenues dans un texte, j’ai appris à construire des lieux, des circulations, des objets éphémères où la dramaturgie puisse s’exprimer. Des fonds, des arrières plans jusqu’au détail minuscule, le décor n’existe que sous l’effet de la lumière. Celle-ci permet de recomposer à l’infini les espaces, les trajectoires, les perceptions sensitives et mémorielles. Elle devient porteuse d’imaginaire.
Dans le mouvement, j’ai commencé une collection de luminaires et pris ce prétexte pour me rendre de plus en plus souvent en Italie. L’œil et le goût se sont affermis.
Au cours des années cinquante, le redémarrage économique de l’Italie du nord a permis aux architectes, ingénieurs, bientôt designers, d’être portés par des industriels aventureux en quête de modernité. Ensemble, ils désiraient l’embellie et l’utopie d’un monde où le beau serait simple, chaleureux, à portée de main. Dans les années soixante et soixante-dix, le design Italien va de soi, il se politise, se radicalise, se démocratise. La fantaisie et la créativité demeurent, la rigueur fonctionnelle et technique des grands éditeurs ne se dément pas.
J’ai eu envie de partager ces voyages et ces émotions. J’ai changé de métier. En mars 2019 j’ai ouvert un showroom dans le onzième arrondissement de Paris. Dorénavant, je propose aussi une courte sélection de mobilier et d’objets.